Le coaching a vingt ans !
En 2015, le coaching est installé dans le paysage comme une des principales professions de l’accompagnement. Les écoles se sont multipliées. Les cycles de professionnalisation aussi. Sans compter d’innombrables coachs dans toutes sortes de disciplines.
Mais comment le coaching a-t-il évolué ? Et surtout que doit-il devenir à un moment où les pratiquants du modèle capitalistique croient de moins en moins en lui ?
Nous sommes passés de la recherche de la performance dans les années 90 au management et à la communication dans les années 2000. Puis à la gestion de la pression et du stress depuis 2008. Ainsi le coaching a-t-il permis à des responsables de traverser les évolutions des entreprises et la crise.
Mais nous n’en sommes plus là non plus. La crise n’est plus économique, elle est maintenant sociétale.
De nouvelles expériences se font jour de partout, portées par la quête de sens et de santé. Ces tentatives d’innovation sociale traversent la recherche d’équilibre écologique et le profond changement de paradigme provoqué par le web.
Alors, quelle nouvelle place du coach dans une société qui cherche son modèle ?
Celui d’un veilleur ? D’un éveilleur ? Certes, la prise de recul sur sa vie professionnelle reste une constante du coaching et c’est sans doute une de ses missions essentielles.
Les expérimentations faites autour de la qualité de vie au travail, du plaisir et de la libération des entreprises sont le fruit d’un contrecoup à la découverte difficile des risques psycho-sociaux. Ceux-ci résultent naturellement de la pression économique qui s’est exercée sur les entreprises et qui se conjugue avec une mode de la surrrèglementation.
Ainsi, pression, affaiblissement du management de proximité, sentiment d’être de plus en plus contraint de toutes parts ont fait baisser le sens de l’initiative, de la responsabilité et du leadership.
C’est sans doute là que le coaching doit s’orienter. Comment permettre à des organisations de retrouver ces atouts perdus que sont le sens de la responsabilité, de l’initiative, de l’innovation et de l’authentique leadership. Comment permettre à des acteurs de se ménager des espaces de liberté, de plaisir dans le travail et de retrouver du sens dans leur engagement professionnel ? Rappelons-nous ici de ce que disait Claude Onesta (coach de l’équipe de hand, deux fois championne du monde, deux fois championne d’Europe et deux fois championne Olympique) : « être coach c’est être un leader dans son fonctionnement, quelqu’un dans l’anticipation, capable de trouver des solutions là où d’autres vont juste tenter d’appliquer de solutions déjà connues. »
Il n’y a dans tout cela rien de révolutionnaire. Et certaines entreprises montrent le chemin depuis plusieurs années. Elles ne sont pas moins capitalistes que d’autres. Elles ont simplement compris que la chaine de clientèle commence avec les clients internes. Et que si ces derniers se sentent réellement engagés, elles récupéraient quinze pour cent d’énergie supplémentaire au service de leurs objectifs.
Olivier Devillard